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Actualités du droit : Quelle sera votre première action en tant que nouveau président du Medef ?
Geoffroy Roux de Bézieux : Avec Patrick Martin (patron du Medef Auvergne-Rhône-Alpes nommé président délégué du Medef et "bras droit" de Geoffroy Roux de Bézieux , NDLR) , nous allons d'abord rencontrer Pierre Gattaz pour prendre connaissance des dossiers. Puis il y aura le processus de passation de pouvoir qu'il ne faut pas négliger. Le Medef est une institution importante. Nous allons d'emblée travailler au rassemblement de notre organisation. C'est dans cet objectif que j'ai proposé à Alexandre Saubot d'être nommé "invité permanent" au sein de notre conseil exécutif. En tout cas, il n'y aura pas de vacances d'été cette année !
AdD : Le Medef de combat a-t-il vécu ?
G. R. d. B. : Ce Medef que vous décrivez a eu son utilité. Il a fallu se battre contre certaines décisions pendant le quinquennat de François Hollande. Je pense notamment aux mesures liées au compte pénibilité. D'autres combats nous attendent, sur la taxation des contrats courts par exemple, mais nous devons surtout réinventer le Medef, qui doit devenir force de propositions. Nous devons avoir un coup d'avance et non plus fonctionner en mode réaction. Il faut aussi réinvestir le champ des idées. L'attente de nos adhérents, et de l'opinion publique est très forte. Sur l'Europe, nous devons en outre travailler à monter des coopérations avec nos partenaires patronaux européens. Dans cet objectif, nous rencontrons dès jeudi le président de la Confindustria, le patronat italien.
AdD : Allez-vous prendre rapidement contact avec les organisations syndicales de salariés ?
G. R. d. B. : Oui cela est prévu mais aucune date n'est encore fixée. Nous partageons d'ailleurs avec certains syndicats des idées communes. Il faut sur les sujets cruciaux, ceux relatifs aux compétences, à l'emploi, aux mutations technologiques, que nous ayons un diagnostic partagé avec les syndicats. C'est une condition sine qua non pour travailler intelligemment ensemble.
AdD : Et sur le paritarisme, quelle est votre position ?
G. R. d. B. : Notre sortie du paritarisme n’est pas à l’ordre du jour. C'est la question de l'autonomie de la négociation qui est centrale. Ainsi si nous constatons que les règles du jeu sont fixées à l'avance par l'Etat, il ne faudra pas compter sur le Medef pour participer à la négociation. Je crois d'ailleurs que Laurent Berger a une position similaire.
Propos recueillis par J-F. Rio
Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef : « Le Medef doit devenir force de propositions »
Social - IRP et relations collectives
04/07/2018
Elu ce mardi 3 juillet à la tête du Medef, avec 55,8 % des voix face à Alexandre Saubot, Geoffroy Roux de Bézieux, qui succède à Pierre Gattaz, promet de réinventer l'organisation patronale, qui doit devenir « force de propositions ».
Geoffroy Roux de Bézieux : Avec Patrick Martin (patron du Medef Auvergne-Rhône-Alpes nommé président délégué du Medef et "bras droit" de Geoffroy Roux de Bézieux , NDLR) , nous allons d'abord rencontrer Pierre Gattaz pour prendre connaissance des dossiers. Puis il y aura le processus de passation de pouvoir qu'il ne faut pas négliger. Le Medef est une institution importante. Nous allons d'emblée travailler au rassemblement de notre organisation. C'est dans cet objectif que j'ai proposé à Alexandre Saubot d'être nommé "invité permanent" au sein de notre conseil exécutif. En tout cas, il n'y aura pas de vacances d'été cette année !
AdD : Le Medef de combat a-t-il vécu ?
G. R. d. B. : Ce Medef que vous décrivez a eu son utilité. Il a fallu se battre contre certaines décisions pendant le quinquennat de François Hollande. Je pense notamment aux mesures liées au compte pénibilité. D'autres combats nous attendent, sur la taxation des contrats courts par exemple, mais nous devons surtout réinventer le Medef, qui doit devenir force de propositions. Nous devons avoir un coup d'avance et non plus fonctionner en mode réaction. Il faut aussi réinvestir le champ des idées. L'attente de nos adhérents, et de l'opinion publique est très forte. Sur l'Europe, nous devons en outre travailler à monter des coopérations avec nos partenaires patronaux européens. Dans cet objectif, nous rencontrons dès jeudi le président de la Confindustria, le patronat italien.
AdD : Allez-vous prendre rapidement contact avec les organisations syndicales de salariés ?
G. R. d. B. : Oui cela est prévu mais aucune date n'est encore fixée. Nous partageons d'ailleurs avec certains syndicats des idées communes. Il faut sur les sujets cruciaux, ceux relatifs aux compétences, à l'emploi, aux mutations technologiques, que nous ayons un diagnostic partagé avec les syndicats. C'est une condition sine qua non pour travailler intelligemment ensemble.
AdD : Et sur le paritarisme, quelle est votre position ?
G. R. d. B. : Notre sortie du paritarisme n’est pas à l’ordre du jour. C'est la question de l'autonomie de la négociation qui est centrale. Ainsi si nous constatons que les règles du jeu sont fixées à l'avance par l'Etat, il ne faudra pas compter sur le Medef pour participer à la négociation. Je crois d'ailleurs que Laurent Berger a une position similaire.
Propos recueillis par J-F. Rio
Source : Actualités du droit